À Champagneux, village situé sur les premiers contreforts de la Savoie, la Ville accueille tous les ans plus d’un millier d’enfants en colos. Une expérience basée sur le vivre-ensemble, la nature et l’autonomie. Les petits adorent. Et il reste des possibilités de séjours cet été.
Partir en colo gratuitement en août, à Champagneux ou au Noyer dans les Hautes-Alpes, c’est possible pour les enfants de 6 à 12 ans ! Des aides partielles ou totales sont en effet possibles en fonction des ressources des parents. Renseignez-vous en écrivant à apasev@wanadoo.fr, en vous rendant sur http://apasev.fr/ ou en téléphonant au 04 72 21 44 28.
C’est un véritable havre de verdure et de paix, situé sur la commune de Champagneux (73), à une heure à peine en voiture du centre de Vénissieux. Au sein de cet immense domaine de 19 hectares, propriété de la Ville, l’Apasev* accueille chaque année plus d’un millier de jeunes enfants de 6 à 12 ans dans ses colonies de vacances. Cet immense terrain de jeu, qui a ouvert 205 jours en 2019, compte une dizaine de bâtiments dont un petit château et quatre chalets de 36 lits, ainsi que de nombreux équipements. Il est géré par sept permanents, renforcés au besoin par des vacataires.
Colonies apprenantes avant l’heure
« La première fois qu’on entend parler du château, c’est en 1750, sourit Thierry Branchard, le responsable pédagogique. La Ville l’a acheté deux siècles plus tard avec les terrains autour, pour débuter immédiatement les colonies de vacances. Dans les années héroïques (Ndlr : 60 à 80), on a pu accueillir chaque jour jusqu’à 150 personnes à la fois. Aujourd’hui, dans un souci de qualité et de sécurité, on se limite à une centaine de personnes en tout ». Pour le mois de juillet, une quarantaine d’enfants sont inscrits, auxquels viendront s’ajouter les usagers « week-end ». Crise du Covid-19 oblige, c’est un peu moins que d’habitude. « Ils seront plus nombreux en août », rassure Thierry Branchard.
C’est qu’ici, les enfants ne s’ennuient pas, notamment parce que les activités sortent des sentiers battus. Qu’il s’agisse de construire une cabane, de s’initier au bricolage ou à la cuisine, de s’essayer au poney ou à l’escalade. « À chaque fois, on finit par se retrouver dans les bois », relève Thierry Branchard. Il est vrai que le projet pédagogique s’y prête à merveille, basé sur le vivre-ensemble, la nature et l’autonomie. « J’aime beaucoup l’exercice qui consiste à partir à pied, tout droit dans les bois, hors des sentiers. Les adultes sont là pour la sécurité et la direction. Mais parfois ça monte, parfois ça glisse, il faut s’entraider et dominer ses appréhensions. C’est tout un programme ! »
Oublier le confinement
En ce moment, des enfants s’attellent à la construction d’un « affût », une sorte de cabane conçue pour épier les animaux sauvages. « J’imagine que les enfants qui se réveilleront à 5 heures du matin pour observer des chevreuils dans leur environnement s’en souviendront toute leur vie. » En attendant, Sébastien, l’animateur nature, a installé une caméra de chasse à proximité. Capable de se déclencher discrètement la nuit en cas de présence animale, elle a permis de filmer une laie et ses deux marcassins. Succès assuré.
Reste que les petits Vénissians semblent parfois craintifs dans un milieu qu’ils ne maîtrisent pas. « Veiller dans les bois pour écouter les bruits des animaux, c’est parfois un peu flippant, et la moindre araignée fait peur à certains. Pour eux, c’est un monde inconnu, alors on y va à petits pas. »
Mais qu’en disent les premiers intéressés ? « Je viens ici depuis quatre ans et j’adore aller dans la forêt, jouer dans les cabanes ou les tipis, s’enthousiasme Yanis, 11 ans. Je me sens bien dans la nature, à chercher des animaux. Il y a quelques jours, on a vu une couleuvre et une mante religieuse, c’était super ! » Dalil, 10 ans : « Je n’aime pas rester planté à la maison à rien faire, je m’ennuie. Ici les activités me plaisent, surtout les sports collectifs. Mais ce que j’ai préféré, c’est le poney… » Candice, 11 ans, plus bucolique : « C’est vraiment joli comme endroit ! La vue est belle, on voit très loin… J’aime beaucoup les activités, surtout les jeux ». Mais comme dans tous les camps de vacances, l’ombre des parents n’est jamais loin, surtout lorsque les séjours durent 5, 8 ou 15 jours.« Pendant le confinement, je me suis ennuyé à mourir. Ici je revis !, confie Léo, 10 ans. Mais au bout de 15 jours, j’ai besoin de revoir mes parents. » Ce que confirme Inès, 8 ans : « L’école à la maison, c’était moins drôle. Mais comme on a plus vécu avec nos parents, on s’y est attachés. On est bien ici, mais parfois ils me manquent un peu ».
Peut-être est-il temps pour certains de… couper le cordon ? Pour la présidente de l’Apasev, Véronique Callut, « Il est important que les petits Vénissians puissent partir en colonies, surtout après deux mois et demi de confinement. Ce lieu respire la sérénité, ils sont totalement dépaysés ». Et la directrice de l’Apasev, Leyla Ben Dridi, de conclure : « Les familles qui nous confient leurs enfants font le choix de la campagne et de la montagne. Le plus dur, finalement, c’est la première expérience. Après, les enfants reviennent. Nous avons ici beaucoup d’enfants dont les parents sont venus ici dans leur enfance ».
(*) Association pour la promotion des activités socio-éducatives de Vénissieux
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